Bouquin : " La musique du Sang "
A la base, une intrigue souvent utilisée dans les bouquins de Science-Fiction: un terrible virus hautement volatile et contagieux contamine une bonne partie de la planète et, c'est pas de bol, l'Humanité ne sait pas comment s'en sortir.
J'ai beau aimer ce genre de thème apocalyptique, la manière dont l'auteur l'a abordé, sans parler de son style épouvantable font de ce livre une fantastique perte de temps.
Attention, ça spoile à mort, vous êtes prévenus: si vous souhaitez quand même lire ce bouquin entre deux séances de broyage testiculaire, zappez mon article.
Le 4ème de couv'
Parce qu’il a mené des recherches secrètes sur les bio-chips, des ordinateurs biologiques vivants de la taille d’une cellule, Vergil Ulam, jeune et brillant généticien, est renvoyé de son laboratoire. Pour sauver le produit de son travail, il s’injecte les précieuses cellules, croyant pouvoir facilement les récupérer. Mais celles-ci se multiplient, pervertissent peu à peu leurs congénères saines et finissent par remodeler tout son organisme. L’inquiétude naît quand il se rend compte que cette maladie intelligente se transmet à une vitesse fulgurante.
Les Etats-Unis, et bientôt la planète entière, vont vivre une apocalypse inédite.
Pourquoi c'est nul.
Le bouquin commence plutôt pas mal, avec une mise en place rapide du héros, de sa personnalité proche du g33k (pas de vie sexuelle sinon sa pogne, physique ingrat, la biochimie comme passe-temps favori, etc.), et les évènements qui l'amènent à s'injecter le virus qu'il a développé en secret à son boulot s'enchaînent fissa.
Il découvre rapidement que les lymphocytes (oui en fait c'est pas un virus, c'est des lymphocytes mutants doués de conscience collective) améliorent sa chimie, font disparaître ses problèmes de vue, rendent ses poils pubiens doux et soyeux et surtout, le font bander comme un âne tout en lui donnant une assurance qu'il n'avait pas avant, ce qui l'amène à forniquer pendant quasiment un chapitre entier.
Bon, bien sûr, après il lui arrive plein de trucs pas cools car les petites bébêtes atteignent le cerveau et commencent à communiquer avec lui mentalement, sans parler des fines tentacules qui commencent à parcourir son épiderme.
Il réalise alors ce qu'il a fait, appelle tous ses copains, qui sont déjà eux- mêmes contaminés sans le savoir, pour les prévenir (car les bestioles envoient des éclaireurs via la sueur). Lorsque l'un de ses potes de boulot comprend le topo, il tue ce brave Virgil en l'électrocutant dans son bain.
Bon, on se dit, c'est pas grave, je m'étais habitué à ce type, l'auteur a peaufiné le personnage pendant plusieurs chapitres mais tant pis.
C'est là que les problèmes commencent. On saute de chapitre en chapitre dans des histoires qui n'ont ni début ni fin, avec des personnages sans saveur dont certains ne survivent pas plus de 5 pages, tout en étant copieusement "backgroundé". On comprend ce qu'a voulu faire l'auteur (enchaîner des mises en situation pour mettre en évidence le chaos et la précarité des humains envahis par un ennemi invisible) mais pas de bol, c'est complètement raté, chiant, indigeste.
Ensuite, en plus du style, l'invasion planétaire tourne au ridicule.
Les humains fondent et s'agglomèrent en vastes tas de viandes montés sur pattes qui ratissent les ressources naturelles pour s'alimenter.
Quand tout le continent américain est totalement envahi, les russes décident de pulvériser tout ça à coups de missiles nucléaires intercontinentaux. Mais NON, ça ne marche pas.
Pourquoi ? mais parce que les lymphocytes ont atteint un niveau de conscience tel qu'ils CONTROLENT L'ESPACE-TEMPS et VOIENT DANS L'AVENIR.
Oui, madame. Alors du coup, prout-prout les missiles, hop dans un trou noir. ok ?
Bien.
Après ça, les humains sont bien emmerdés et un des seuls bons passages du bouquin se résume à la conversation mentale (avec les lymphocytes habitant son corps) d'un personnage qui, au final, se trouve être le seul americain ayant pu s'échapper en Europe.
Il est confiné dans une salle étanche en Allemagne et il tape la discut' avec la vermine, sur des sujets tels que Dieu, la Conscience, le Libre Arbitre, de l'opportunité d'être incorporé au grand ensemble des tas de viandes qui broutent et de pouvoir ainsi avoir des orgasmes à répétition pour l'éternité.
Le plus gros spoiler pour la fin
S'ensuit donc l'épilogue du bouquin, où tout commence à déconner en Europe et en Asie, continents jusque là épargnés. Il tombe de la neige chaude, les objets complexes ne fonctionnent plus, tout le monde revient aux poêles à charbon, c'est l'anarchie, y'a des manifs anti CPE; le bordel, je vous dis.
Toujours à cause des globules qui modifient la structure même de l'espace temps.
Et là, c'est le top.
En 5 pages, les lymphocytes DETRUISENT L'UNIVERS en le faisant basculer dans une autre dimension et tous les humains (enfin, juste leurs souvenirs absorbés par la conscience collective) sont heureux et kiffent la vibe tous ensemble.
Voilà, merci d'être passé.
Heureusement que la saison des barbecues commence.
Compléments de l'article
Pour ceux qui sont vraiment masos, c'est disponible chez Gallimard en Folio SF.
BITOCUL §§§