À lire cette semaine...
Gatling a écrit :
Pour ceux qui n'ont pas le son au boulot :
http://www.lepost.fr/article/2008/04/03/1176359_sidaction-sophie-de-menthon-perd-une-bonne-occasion-de-se-taire.html
Ca c'est bien urbain de ta part.
Kira: Of course not. You're a boy.
04 avril 2008, 17:14
L'ouvrier ce doit d'être pauvre et en bonne santé. Pour cela nous allons l'aider et ne plus lui rembourser ses médicaments et nous assurer qu'il aura du mal à payer sa mutuelle.
04 avril 2008, 18:48
Hein ?
T'es sûr que t'as compris ce qu'elle a dit ?
Je ne connais pas cette Sophie de Menthon, je ne suis pas l'actualité, je n'ai donc aucun apriori sur son intervention.
On lui demande si elle comprend pourquoi les séropositifs recoivent moins de réponses favorables à leurs demandes d'embauche. Elle répond tout à fait franchement en évoquant la triste réalité qui veut qu'un employeur souhaite rarement prendre le risque d'embaucher une personne qui pourrait être amenée à être plus absente qu'une autre. Alors il est clair que c'est discutable car la séropositivité n'entraine pas nécessairement des absences et le traitement peut ne pas empiéter sur le travail. C'est à ce niveau qu'il y a quelque chose à faire, mieux informer les employeurs et trouver des solutions pour interférer le moins possible avec l'activité professionnelle du malade.
Quand un employeur, certes mal informé, a le choix il fait rarement passer l'humain avant la gestion des effectifs et la productivité.
Elle n'a pas dit qu'elle cautionnait cette pratique, elle a même ajouté que c'était triste et horrible, mais que tu le veuilles ou non c'est ce qui passe dans la tête de la plupart des employeurs, ce n'est pas bien sur le plan humain mais c'est compréhensible sur le plan technique.
Je trouve sa réponse autrement plus couillue, honnête et proche de la réalité qu'une simple diabolisation sans explication, genre : "ah oui c'est incompréhensible, c'est vraiment trop des méchants, moi si j'étais à leur place je ferais jamais ça, bla bla bla".
Alors c'est vrai que ça parait posé comme un troll sur une route verglacée, d'autant qu'elle a la maladresse d'aborder le sujet en précisant qu'elle va être politiquement incorrecte, ce qui pose une confusion quand à sa position par rapport à ce que pensent ces employeurs (d'autant qu'elle est visiblement elle même patronne d'un truc, d'après ce que j'ai cru comprendre). Elle va d'ailleurs tenter de rattraper le coup en commencant par préciser que c'est horrible d'en arriver à ce genre de considérations.
Bref, son constat est clair, cru et malheureusement exact, mais sa maladroite introduction brouille le message et la fait passer pour la "méchante" auprès de spectateurs sur la défensive.
Vu vos réactions, faut pas s'étonner d'avoir toujours des débats stériles dans lesquels les participants passent leur temps à tourner autour du pot en prennant soin d'éviter les mots tabous par peur de froisser un public susceptible de tout interpréter de travers. Sur ce genre de sujets il est souvent plus sûr de se contenter d'une superficielle désapprobation sans chercher une seule seconde a comprendre les motivations de la partie incriminée, à évoquer leurs obligations et à placer le contexte. Non, c'est beaucoup trop dangereux de se faire "l'avocat du diable" en société, et encore plus devant plein de gens. Le diable n'a pas besoin de procès, ça se voit tout de suite sur sa gueule que c'est lui le méchant, on gagnera notre temps à tout de suite apporter le goudron et les plumes et à prendre aussitôt place dans la queue pour avoir une chance de lui cracher un bon gros molard déculpabilisant à la tronche.
C'est d'ailleurs un peu pour ça que je ne regarde plus la télé, ceux qui y sont et ceux qui la font ont tellement peur de ne pas plaire à la masse ou de choquer la ménagère qu'on a plus que du formaté sans audace, que l'on calibre sur les attentes de la majorité plutôt que de proposer de nouvelles choses. Mais bon, on entre dans un autre sujet là.
05 avril 2008, 01:11
J'ai de l'amour pour tes propos haut de gamme.
05 avril 2008, 01:48
Je viens d'éditer un peu pour préciser deux trois trucs quand même, qu'on ne me dise pas :
"t'es aussi con qu'elle et t'as les mêmes préjugés que ces cons d'employeurs si tu crois que la séropositivité crée autant d'absentéisme".
Nanaski > c'est de l'ironie ou t'es sincère ? Je me méfie car sur les sujets sensibles on a vite fait de mal se faire comprendre.
05 avril 2008, 01:55
Ah nan c'est sincère, c'est pas la première fois que je suis assez voire totalement d'accord avec ce que tu racontes.
05 avril 2008, 02:04
Ah bah c'est cool d'avoir son Sancho Panza, ça rassure ;).
ps : par soucis d'équité on a qu'à dire qu'on alterne régulièrement les rôles et les canassons.
05 avril 2008, 02:13
Je suis à moitié d'accord avec Swan.
A moitié parce que sur la forme elle s'est complètement gauffrée.
Mais je pense que le fond de sa pensée n'était pas ce qu'elle a formalisé.
05 avril 2008, 09:39
Moi je n ai pas lu ce que Swan a ecrit donc par principe et ideologie, je ne suis pas d accord.
Joseph Heller
05 avril 2008, 10:07
Sophie de Menthon chroniqueuse bling bling chez nos confrères de RMC info et qui est aussi celle qui a inventé la fameuse journée annuelle du "J'aime ma boîte".
"La journée annuelle du j'aime ma boîte", ah pour sur, avec ce type de propos ça va peut être moins bien marcher !
Et non, elle n'a pas d'excuse, elle explique bien que si le choix doit se faire entre une personne malade et une en bonne santé, elle choisira celle qui ne posera pas de problème d'absence (en enjolivant la chose avec des "oulala c'est mal"). Elle connait son sujet d'ailleurs, puisqu'elle est à la tête d'une PME.
Ps : je suis apolitique, donc pas de "s'pèce de gauchiste" ou "t'es un pro anti-patrons" :)
plantmann, Poète maudit.
05 avril 2008, 10:51
La journée "j'aime ma boîte", c'est comme la journée de la femme, le reste de l'année on n'est plus obligé du coup ?
05 avril 2008, 11:33
Swan a écrit :
Ah bah c'est cool d'avoir son Sancho Panza, ça rassure ;).
ps : par soucis d'équité on a qu'à dire qu'on alterne régulièrement les rôles et les canassons.
Je plussoie Nanaski, donc tu as un deuxième Sancho Panza (ou je fais Rossinante si tu préfère).
Kira: Of course not. You're a boy.
05 avril 2008, 12:13
Swan, t'as rien compris au problème. Ce qui est choquant n'est pas qu'elle dise qu'elle n'embauchera pas quelqu'un qui sera absent (c'est bien naturel) mais qu'elle dise d'un séropositif SERA FORCEMENT absent. Alors qu'avec les traitements actuels il me semble qu'ils vivent a peu preès normalement (j'en suis pas sûr j'en connais pas).
Elle a donc fais la première étape de la terrible équation :
Séropositif = malade = absent = à ne pas employer.
05 avril 2008, 12:35
Swan a écrit :
Hein ?
T'es sûr que t'as compris ce qu'elle a dit ?
Je ne connais pas cette Sophie de Menthon, je ne suis pas l'actualité, je n'ai donc aucun apriori sur son intervention.
Voir réponse de Kane
C'est terrible sont système de pensée à elle, alors on va ajouter les PD, les fumeurs, les femmes car elle peuvent avoir un enfant et donc être absent souvent pour s'occuper de leurs enfants, etc... Les exemples sont multiples.
Mais le meilleur c'est que ce type de personne est souvent en accord avec ceux qui veulent réformer notre système de santé et donc offrir encore moins de chance aux personnes malade de pouvoir travailler normalement.
05 avril 2008, 14:40
Ouais enfin c'est pas la peine de stygmatiser sur elle alors qu'elle explique simplement pourquoi "100% des employeurs intérogés par AIDES disent ne pas donner suite à un entretien d'embauche durant lequel une personne mentionnerait sa séropositivité" (c'est quand même la question qui lui est posée). Il n'est donc pas question de son "système de pensée à elle" mais d'une pratique générale, il ne faut pas se voiler la face non plus et abborder sans tabou ce qui peut entrer en compte dans une telle décision, et son explication me semble être la plus répandue. Et d'ailleurs ce n'est malheureusement pas la pire, il y a bien des employeurs qui se disent "je ne vais pas employer un gars contagieux" ou alors "un gars qui va se dégrader physiquement" ou pire "un pédé malade". Dans tout les cas c'est horrible mais c'est bel et bien ce que se disent les employeurs...
Alors plutôt que de simplement la pointer du doigt parcequ'elle représente, en un sens, ces employeurs, il serait peut être plus utile de voir ce problème en face et oeuvrer à une meilleure information de l'employeur sur cette maladie ainsi qu'à une amélioration de la prise en charge afin qu'elle handicape encore moins les séropositifs dans leur activité professionnelle.
Il faut bien que quelqu'un mette le doigt sur ce problème plutôt que de toujours se complaire dans une confortable hypocrisie et une fausse naïveté. Alors oui la forme de sa réponse était maladroite, et oui il est clair qu'un employeur qui évoque ce problème se fera probablement plus hué que quelqu'un de neutre. C'est d'ailleurs en celà que j'ai trouvé sa réponse courageuse et utile au débat (malheureusement il a fallu que la question soit posée vite-fait à la fin de l'émission).
Alors aurait-elle mieux fait de fermer sa gueule ? Pour elle certainement, mais pour faire avancer le débat c'est autre chose, ce n'est pas parcequ'on ne parle pas d'un problème qu'il n'existe pas. Alors faut arrêter de faire l'autruche.
Et puis si ça peut en rassurer quelques uns, il faut quand même avoir en tête qu'il y a peu de chances qu'elle ait déjà été confrontée à cette situation, même s'il y'en a beaucoup ça n'arrive pas non plus à tous les employeurs.
05 avril 2008, 15:18
Ajouter un commentaire
Vous devez être identifié pour poster un commentaire.
Manger Cerveau