Enfermés Dehors: un Chaplin plutôt saignant !
article de KtuLulu
, publié le 11 avril 2006 à 15:31
Devant et derrière la caméra, Albert Dupontel est un Grand. Cela n’engage que moi mais le but de cet article est surtout de vous donner envie d’aller voir ce film en salle.
Pour les points négatifs (et il y en a), ben tu peux les bouffer, Josiane ! T’en verras pas la queue d’un seul.
Je ne citerai ni «L’Humanité» ni «les Inrocks » ni « Les Cahiers du Cinéma» pas plus que «Télérama», d'ailleurs... Surtout qu’ils me donnent encore plus envie d’aimer ce film.
Quand on pense connaître le cinéma de Charlie Chaplin et de Terry Gilliam (pensée particulière pour Fisher King), on peut comprendre ce qui les unit à celui d’Albert Dupontel.
Tous trois ont nourri leur cinéma de thèmes communs et prouvent qu’on peut rire ou sourire de tout... et de la misère humaine, en particulier.
Dans ce film, les deux extrêmes se rejoignent: les démunis se battant pour survivre et les Puissants (vraiment tous ?) corrompus se tirant systématiquement dans les pattes.
Rien au monde n’aurait dû les faire se rencontrer. Il ne faut pourtant jamais dire jamais... surtout au cinéma. Enfermés dehors raconte un moment charnière de la vie de Roland qui va tenter de vivre un conte de fée, son conte de fée à lui qui pourrait bien changer sa vie.
Il mène une véritable quête mais faussée par ses fréquentes hallucinations. Mmmmmmh... la colle, c’est bon comme le chichon, dis ! Tu vois des trucs, tu vois, mec, des trucs que tu verrais jamais dans un état normal.
Vous l’aurez sûrement déjà lu sur les sites concurrents, ce film renferme quelques plus non négligeables:
- un rythme cartoonesque ultra-énergique à la sauce Tex Avery.
- des couleurs vives et saturées.
- des mimiques et gestuelles tout droit tirés du burlesque (Charlot et Buster Keaton reunited).
- des mouvements de caméra tous azimuts (verticaux ! horizontaux / transversaux).
- des accélérés en veux-tu en vélo.
- des cascades ahurissantes, totalement improbables, dont il serait impossible de se relever IRL. (Ce serait totalement absurde de s’en relever, et pourtant...)
Dans son film, Dupontel mélange allégrement le fantasme, l’amour, la frénésie, la tendresse, la totale-parano-nihiliste et l’espoir. Et tout ça m’a énormément plu.
Le résultat est moins trash que Bernie mais plus touchant que le Créateur.
Comme à son habitude, le casting choisi par Monsieur Albert est un vrai défilé de gueules aux comportements primaires (i.e. guidés par leurs besoins): bouffe, argent, pouvoir, mauvaise foi... Y a pas de place pour les sentiments, là dedans.
Mais des fois, et ben, les gens, des fois, ils peuvent changer. Si, si, j’vous jure. C’est écrit dans le Code Pénal ET dans la Bible.
Dans le casting de gueules, on retrouve Nicolas Marié, Yolande Moreau, Bruno Lochet, Philippe Duquesne et Bouli Lanners (une révélation pour moi) et aussi des guests-stars de marque... A découvrir de vos yeux verront.
Réaction d’une personne âgée à la sortie du film : « je suis épuisée ».
Moi, j'en suis ressorti avec la patate. Ca doit être question de génération !
ATTENTION SPOILERS :
Point de Héros de formation dans cette histoire. Juste un mec insignifiant à la base, enfermé-dehors de son état, un anti-héros aldente ou enfulte (« plus vraiment enfant, pas vraiment adulte » – copyright reserved RDB) qui trouve dans les songeries gluesques sa seule échappatoire.
Quand soudain... tout à coup... TIN TIN... un soir... sur un pont... Roland trouve une armure abandonnée, une armure bleue, une armure de flic.
Guidée par la seule envie de se goinfrer (ndlr : aux frais des contribuables), ce chevalier improvisé constate qu’en revêtant cette armure, il acquiert un super-pouvoir sur les gens dits normaux*. Ils se mettent à le craindre ou, tout du moins, à le respecter.
* Je parle bien sûr de ces gens normaux qui n’ont pas de pavés à portée de main.
Par un hasard que la vie offre parfois, une opportunité unbelievable se présente à nous. Et, 1 fois sur 10, 1 fois sur 100, on ne l’esquive pas et on la saisit au vol.
Roland fait ce choix en revêtant le costume; il passe du statut de moins-que-rien à celle de chevalier des Temps Modernes. Dorénavant, il portera une épée d’un côté et la Loi de l’autre. Il se glisse petit à petit dans sa nouvelle identité, dans la peau d’un flic qui en prend plein la gueule mais qui ne se plaint jamais ou rarement... Roland serait-il le flic idéal ?
La quête de Roland sera d’aider Marie (Claude Perron, vue dans les autres films du Monsieur). Il se battra pour les beaux yeux de sa Princesse, une ex-actrice de porno, à qui on a illégalement ôté sa fille de 2 ans, Coquelicot.
Pour mener à bien sa mission, Roland devra aussi côtoyer les « monstres » ou plutôt ses anciens camarades de galère, pas forcément agressifs mais terriblement maladroits, gentiment inadaptés ou affreusement inadaptables.
Ces monstres qui n’ont qu’une seule envie qui n’est pas de mettre le monde sans dessus–dessous mais de manger à leur faim.
Et toujours, cette sale réalité... qui rôde. Notamment sous les traits des Thénardier de l’histoire: la maychante belle-mère de Marie, une bourgeoise cul-serrée, accompagnée du chien-chien à sa mémère, et son mari qui ont vilement enlevé l’enfant.
Bien sûr, ce chevalier rencontrera nombre d’obstacles et, quand il ne peut les contourner, il les détourne ou les prend physiquement en pleine face. J’ai eu franchement mal pour lui, même si je m’en suis honteusement régalé.
A vot'bon coeur, m'sieurs, dames...
Enfermés dehors mérite sérieusement d'être vu. Faites circuler l'info. Ne prenez pas une place de cinoche, prenez en deux ou trois et invitez vos amis imaginaires à y aller. Ils seront emballés.
(Et si tu veux pas bouger ton cul de chez toi, tu peux quand même être utile et faire gagner de la bouffe à ceux qui en ont besoin. Ca te coûtera rien. Clique juste ici )
Le prochain film très attendu est Tideland de Terry Gilliam (comme de par hasard)
Pour les points négatifs (et il y en a), ben tu peux les bouffer, Josiane ! T’en verras pas la queue d’un seul.
Je ne citerai ni «L’Humanité» ni «les Inrocks » ni « Les Cahiers du Cinéma» pas plus que «Télérama», d'ailleurs... Surtout qu’ils me donnent encore plus envie d’aimer ce film.
Quand on pense connaître le cinéma de Charlie Chaplin et de Terry Gilliam (pensée particulière pour Fisher King), on peut comprendre ce qui les unit à celui d’Albert Dupontel.
Tous trois ont nourri leur cinéma de thèmes communs et prouvent qu’on peut rire ou sourire de tout... et de la misère humaine, en particulier.
Dans ce film, les deux extrêmes se rejoignent: les démunis se battant pour survivre et les Puissants (vraiment tous ?) corrompus se tirant systématiquement dans les pattes.
Rien au monde n’aurait dû les faire se rencontrer. Il ne faut pourtant jamais dire jamais... surtout au cinéma. Enfermés dehors raconte un moment charnière de la vie de Roland qui va tenter de vivre un conte de fée, son conte de fée à lui qui pourrait bien changer sa vie.
Il mène une véritable quête mais faussée par ses fréquentes hallucinations. Mmmmmmh... la colle, c’est bon comme le chichon, dis ! Tu vois des trucs, tu vois, mec, des trucs que tu verrais jamais dans un état normal.
Vous l’aurez sûrement déjà lu sur les sites concurrents, ce film renferme quelques plus non négligeables:
- un rythme cartoonesque ultra-énergique à la sauce Tex Avery.
- des couleurs vives et saturées.
- des mimiques et gestuelles tout droit tirés du burlesque (Charlot et Buster Keaton reunited).
- des mouvements de caméra tous azimuts (verticaux ! horizontaux / transversaux).
- des accélérés en veux-tu en vélo.
- des cascades ahurissantes, totalement improbables, dont il serait impossible de se relever IRL. (Ce serait totalement absurde de s’en relever, et pourtant...)
Dans son film, Dupontel mélange allégrement le fantasme, l’amour, la frénésie, la tendresse, la totale-parano-nihiliste et l’espoir. Et tout ça m’a énormément plu.
Le résultat est moins trash que Bernie mais plus touchant que le Créateur.
Comme à son habitude, le casting choisi par Monsieur Albert est un vrai défilé de gueules aux comportements primaires (i.e. guidés par leurs besoins): bouffe, argent, pouvoir, mauvaise foi... Y a pas de place pour les sentiments, là dedans.
Mais des fois, et ben, les gens, des fois, ils peuvent changer. Si, si, j’vous jure. C’est écrit dans le Code Pénal ET dans la Bible.
Dans le casting de gueules, on retrouve Nicolas Marié, Yolande Moreau, Bruno Lochet, Philippe Duquesne et Bouli Lanners (une révélation pour moi) et aussi des guests-stars de marque... A découvrir de vos yeux verront.
Réaction d’une personne âgée à la sortie du film : « je suis épuisée ».
Moi, j'en suis ressorti avec la patate. Ca doit être question de génération !
ATTENTION SPOILERS :
Point de Héros de formation dans cette histoire. Juste un mec insignifiant à la base, enfermé-dehors de son état, un anti-héros aldente ou enfulte (« plus vraiment enfant, pas vraiment adulte » – copyright reserved RDB) qui trouve dans les songeries gluesques sa seule échappatoire.
Quand soudain... tout à coup... TIN TIN... un soir... sur un pont... Roland trouve une armure abandonnée, une armure bleue, une armure de flic.
Guidée par la seule envie de se goinfrer (ndlr : aux frais des contribuables), ce chevalier improvisé constate qu’en revêtant cette armure, il acquiert un super-pouvoir sur les gens dits normaux*. Ils se mettent à le craindre ou, tout du moins, à le respecter.
* Je parle bien sûr de ces gens normaux qui n’ont pas de pavés à portée de main.
Par un hasard que la vie offre parfois, une opportunité unbelievable se présente à nous. Et, 1 fois sur 10, 1 fois sur 100, on ne l’esquive pas et on la saisit au vol.
Roland fait ce choix en revêtant le costume; il passe du statut de moins-que-rien à celle de chevalier des Temps Modernes. Dorénavant, il portera une épée d’un côté et la Loi de l’autre. Il se glisse petit à petit dans sa nouvelle identité, dans la peau d’un flic qui en prend plein la gueule mais qui ne se plaint jamais ou rarement... Roland serait-il le flic idéal ?
La quête de Roland sera d’aider Marie (Claude Perron, vue dans les autres films du Monsieur). Il se battra pour les beaux yeux de sa Princesse, une ex-actrice de porno, à qui on a illégalement ôté sa fille de 2 ans, Coquelicot.
Pour mener à bien sa mission, Roland devra aussi côtoyer les « monstres » ou plutôt ses anciens camarades de galère, pas forcément agressifs mais terriblement maladroits, gentiment inadaptés ou affreusement inadaptables.
Ces monstres qui n’ont qu’une seule envie qui n’est pas de mettre le monde sans dessus–dessous mais de manger à leur faim.
Et toujours, cette sale réalité... qui rôde. Notamment sous les traits des Thénardier de l’histoire: la maychante belle-mère de Marie, une bourgeoise cul-serrée, accompagnée du chien-chien à sa mémère, et son mari qui ont vilement enlevé l’enfant.
Bien sûr, ce chevalier rencontrera nombre d’obstacles et, quand il ne peut les contourner, il les détourne ou les prend physiquement en pleine face. J’ai eu franchement mal pour lui, même si je m’en suis honteusement régalé.
A vot'bon coeur, m'sieurs, dames...
Enfermés dehors mérite sérieusement d'être vu. Faites circuler l'info. Ne prenez pas une place de cinoche, prenez en deux ou trois et invitez vos amis imaginaires à y aller. Ils seront emballés.
(Et si tu veux pas bouger ton cul de chez toi, tu peux quand même être utile et faire gagner de la bouffe à ceux qui en ont besoin. Ca te coûtera rien. Clique juste ici )
Le prochain film très attendu est Tideland de Terry Gilliam (comme de par hasard)
article de KtuLulu — publié le 11 avril 2006 à 15:31
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